Le vin aux Açores

L’île Pico et son volcan du même nom ont été un véritable défi lancé aux premiers colons vers 1460 qui ont dû s’atteler à déboiser une forêt présente à peu près partout sur l’île et surtout, apprivoiser une terre volcanique afin de pouvoir faire naître différentes activités agricoles. C’est le blé qui va alors constituer la base économique de l’île pendant plus d’un siècle. Mais très vite, une fois les terrains de lave défrichés, c’est la vigne qui va prendre une place centrale dans l’économie jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.

Son vin, Pico Madeira, était exporté en grand volume vers l’Angleterre, les États-Unis et la célèbre Russie. Horta était le centre d’exportation du vin de Pico tenu par une douzaine de familles. En 1852, la maladie a failli détruire les vignes et 20 ans plus tard, lorsque le puceron Phylloxera a frappé, les vignes restantes ont été détruites. Aux États-Unis, la mode du vin fortifié était en perte de vitesse au profit du whisky fabriqué aux États-Unis, et la croyance selon laquelle le vin est bon pour la santé était remise en question, tout comme les mouvements de plus en plus nombreux en faveur de l’abstinence totale. Malheureusement, avec la perte des vignes, la nature exacte du vin Pico tant vanté par les tsars est désormais un mystère. Le commerce du vin de Madeiran se redresse cependant lentement, bien que le marché américain soit en baisse. De nombreux habitants décident d’émigrer vers le Brésil et la Californie. Les vignes ayant disparu, les familles ont vendu leurs grandes propriétés foncières et les nouveaux habitants ont donc pu acquérir de petites parcelles. Plus tard, les insulaires de retour ont apporté avec eux le raisin américain Isabela, qui a prospéré, et les exploitations commerciales ont donc commencé à produire du vin pour la consommation locale, connu sous le nom de Vinho de Cheiro, un vin à faible teneur en alcool et partiellement fermenté.

Aujourd’hui, comme toutes les autres îles, le bétail et les produits laitiers sont le moteur de l’économie. À Madalena, il existe une flotte de pêche au thon et le tourisme est en augmentation.

Sources :

Azores, Bradt 4ème édition

Petit Futé, Açores 2010-2011

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